Beschreibung:

[FÉMINISME]. Marie GOEGG (Genève 1826-1899), militante féministe et abolitionniste suisse, fondatrice de l'Association internationale des femmes. 2 lettres autographes signée, l'une à en-tête gaufré " Association Internationale des Femmes - Comité Central ". 6 pp. in-8. Genève et Thiergarten, juin-juillet 1869. Traces d'onglet sur un côté. Superbes lettres sur son action en faveur du droit des femmes, après la réception de l'ouvrage féministe de sa correspondante. " Je suis d'autant plus désireuse d'en faire la lecture que votre lettre me donne la preuve que vous embrassez toutes les questions avancées, et que je suis heureuse de trouver en vous un précieux appui pour notre " Association internationale des femmes ". Ainsi que vous le dites si bien dans votre lettre, Madame, il est bien nécessaire que les femmes qui pensent se rallient toutes autour du but commun []. Un des excellents côtés de notre association internationale des femmes est de réunir et de confondre les intérêts particuliers pour s'élever au-dessus des partis et des personnalités [] ". " Je puis venir vous remercier pour les moments de vrai plaisir que j'ai éprouvés en voyant combien d'idées nous étaient communes. Je ne veux pas dire cependant que nous soyons d'accord en toutes choses ; il y a au contraire des nuances très marquées dans notre mutuel désir du progrès, mais en dehors de cette diversité de vue dans les détails, diversité qui tient probablement au milieu dans lequel nous vivons l'une et l'autre, nous sommes d'accord sur tous les points principaux, et sur le fonds des choses et j'admire la lucidité d'observation avec laquelle vous abordez et traitez tous les sujets ". Elle vient de lire avec consternation l'article critique sur son livre signé Angélique Arnaud paru dans Le Droit des Femmes [journal féministe fondé cette même année 1869]. " Le blâme y dépasse la louange tandis que c'est cette dernière qui aurait dû dominer. Elle s'attache à relever une expression qui m'a surprise aussi, il est vrai, je dois l'avouer, celle concernant l'hommage rendu à la Duchesse d'Orléans, mais qui, à mon avis, est rachetée par votre dernier paragraphe où vous proclamez hautement que la véritable heureuse solution se trouve dans la république universelle ! [] Il est aussi blâmable à un républicain d'envelopper sans exception d'une réprobation aveugle tous ceux que le hasard fait naître dans les rangs des oppresseurs []. Créons une nouvelle société dont le dédain et l'exclusivisme soient bannis et qui s'appuie au contraire sur une justice et une bienveillance complètes envers toutes les créatures. Il y a dans l'article de Mme A. Arnaud des allusions que je ne comprends pas, il faut vivre dans Paris pour connaître les ficelles, mais je préfère garder mon ignorance et continuer à juger des faits et des ouvrages au moyen de mon appréciation personnelle et non au travers des " on dit " de la société. En résumé, votre livre peut rendre d'énormes services et je désire que vous le répandiez par milliers d'exemplaires. Le malheur est que les livres sérieux, prêchant des doctrines nouvelles qui déplaisent à la foule, ne sont guère lus que par des convertis. Cependant, il s'est tant converti de gens à notre idée depuis une année que j'ai bonne espérance pour les années suivantes [] ".