Auktionsarchiv: Los-Nr. 127

EXCEPTIONNELLE COUPE COUVERTE Email sur

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EXCEPTIONNELLE COUPE COUVERTE Email sur cuivre peint en grisaille sur fond noir, rehauts d'or H: 15 cm - D: 22 cm France (Limoges) Troisième quart du XVIème siècle Très bel état. Petits éclats à l'émail Le thème de Judith, femme forte de la Bible, va littéralement hanter les artistes des seizième et dix septième siècles. "Elle s'avança alors vers la traverse du lit proche de la tête d'Holopherne, en détacha son cimeterre, puis s'approchant de la couche... par deux fois elle le frappa au cou de toute sa force, et détacha sa tête... Peu après elle sortit et donna la tête d'Holopherne à sa servante, qui la mit dans une besace à vivres..." (Livre de Judith, XIII - 6.10) . Judith est une héroïne ambigüe, alliant séduction, mensonge et crime pour faire triompher le Bien, une figure politique du mal nécessaire, entre témérité et orgueil. Si son personnage n'est pas aimable, il fascine l'Europe du seizième siècle, où la volonté de puissance s'exprime par les intrigues et les guerres autant que par des rivalités artistiques fécondes. Tel est le thème central de cette coupe couverte en émail, peinte en grisaille sur fond noir. Elle provient des ateliers de Limoges, où des dynasties d'émailleurs se fondent après 1530, désormais rattachées au monde des peintres. Ils connaissent jusqu'à la fin du siècle une réussite exceptionnelle. Ils introduisent de nouveaux thèmes, bibliques et mythologiques, font de la grisaille une véritable marque de fabrique et entrent en contact avec le maniérisme italien par l'intermédiaire de la gravure à laquelle la grisaille, par sa monochromie, renvoie d'emblée. Judith avec la tête d'Holopherne devient thème de prédilection, qu'on retrouve de façon quasi identique sur un coffret du musée des Beaux Arts de Dijon (attribué à Pierre Courteys avant 1591), une plaque émaillée du même auteur au musée de l'Évêché à Limoges, ou une assiette de Pierre Reymond au musée du Louvre. Même traitement de la scène centrale: position des personnages, gestes, corps mutilé d'Holopherne sous la tente ornée de galons festonnés. La représentation de l'armée assyrienne, assoupie sous l'effet de l'alcool, diffère légèrement. Avec ici la présence d'une table dont la nappe est chargée de la coupe et de la cruche à vin, qui ont créé les conditions de la vengeance de Judith. Cette composition pourrait s'inspirer d'une gravure sur bois de Jean Cousin le Jeune (Inversée: voir la position du cimeterre), dont les manières bellifontaines rappellent une gravure de Nicolo dell Abate sur le même sujet, conservée au Louvre. La transposition du motif demande l'adaptation au support, ce qui laisse à l'émailleur une part d'initiative. Cette pièce ne porte pas de monogramme, soit qu'elle n'en ait jamais eu, soit que la restauration du pied l'ait effacé. Une scène de bataille épouse le mouvement circulaire du couvercle dans un affrontement violent entre cavaliers et fantassins. Une frise d'arabesques légères l'entoure, telle une broderie au fil d'or. Le bouton doré du couvercle évoque une sphère armillaire (cf. coupe en grisaille attribuée à Jean Court, vente du 17 mai 2000, espace Tajan, Paris, n°48). A l'intérieur, quatre médaillons ovales associent deux couples en buste se regardant, séparés par des candélabres animés de putti (cf. couvercle de coupe attribué à l'entourage de Léonard Limosin exposé au Louvre en 1997, ou salières de Pierre Reymond musée de l'Évêché à Limoges). Quant aux enroulements de cuir et bouquets de fruits, ils rappellent le travail de Jean Court (dit Vigier ou Maitre I.C), de même que les faisceaux de feuillages qui figurent aussi sur une coupe en grisaille de Pierre Reymond (musée du Louvre). Les personnages au canon étiré, le dynamisme des figures, les décors de médaillons, arabesques et feuillages harmonieusement équilibrés, composent une pièce d'apparat somptueuse destinée à orner les dressoirs disposés dans les salles où les riches commanditaires prennent leurs repas, ou à entrer dans les plus grandes collections nobili

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EXCEPTIONNELLE COUPE COUVERTE Email sur cuivre peint en grisaille sur fond noir, rehauts d'or H: 15 cm - D: 22 cm France (Limoges) Troisième quart du XVIème siècle Très bel état. Petits éclats à l'émail Le thème de Judith, femme forte de la Bible, va littéralement hanter les artistes des seizième et dix septième siècles. "Elle s'avança alors vers la traverse du lit proche de la tête d'Holopherne, en détacha son cimeterre, puis s'approchant de la couche... par deux fois elle le frappa au cou de toute sa force, et détacha sa tête... Peu après elle sortit et donna la tête d'Holopherne à sa servante, qui la mit dans une besace à vivres..." (Livre de Judith, XIII - 6.10) . Judith est une héroïne ambigüe, alliant séduction, mensonge et crime pour faire triompher le Bien, une figure politique du mal nécessaire, entre témérité et orgueil. Si son personnage n'est pas aimable, il fascine l'Europe du seizième siècle, où la volonté de puissance s'exprime par les intrigues et les guerres autant que par des rivalités artistiques fécondes. Tel est le thème central de cette coupe couverte en émail, peinte en grisaille sur fond noir. Elle provient des ateliers de Limoges, où des dynasties d'émailleurs se fondent après 1530, désormais rattachées au monde des peintres. Ils connaissent jusqu'à la fin du siècle une réussite exceptionnelle. Ils introduisent de nouveaux thèmes, bibliques et mythologiques, font de la grisaille une véritable marque de fabrique et entrent en contact avec le maniérisme italien par l'intermédiaire de la gravure à laquelle la grisaille, par sa monochromie, renvoie d'emblée. Judith avec la tête d'Holopherne devient thème de prédilection, qu'on retrouve de façon quasi identique sur un coffret du musée des Beaux Arts de Dijon (attribué à Pierre Courteys avant 1591), une plaque émaillée du même auteur au musée de l'Évêché à Limoges, ou une assiette de Pierre Reymond au musée du Louvre. Même traitement de la scène centrale: position des personnages, gestes, corps mutilé d'Holopherne sous la tente ornée de galons festonnés. La représentation de l'armée assyrienne, assoupie sous l'effet de l'alcool, diffère légèrement. Avec ici la présence d'une table dont la nappe est chargée de la coupe et de la cruche à vin, qui ont créé les conditions de la vengeance de Judith. Cette composition pourrait s'inspirer d'une gravure sur bois de Jean Cousin le Jeune (Inversée: voir la position du cimeterre), dont les manières bellifontaines rappellent une gravure de Nicolo dell Abate sur le même sujet, conservée au Louvre. La transposition du motif demande l'adaptation au support, ce qui laisse à l'émailleur une part d'initiative. Cette pièce ne porte pas de monogramme, soit qu'elle n'en ait jamais eu, soit que la restauration du pied l'ait effacé. Une scène de bataille épouse le mouvement circulaire du couvercle dans un affrontement violent entre cavaliers et fantassins. Une frise d'arabesques légères l'entoure, telle une broderie au fil d'or. Le bouton doré du couvercle évoque une sphère armillaire (cf. coupe en grisaille attribuée à Jean Court, vente du 17 mai 2000, espace Tajan, Paris, n°48). A l'intérieur, quatre médaillons ovales associent deux couples en buste se regardant, séparés par des candélabres animés de putti (cf. couvercle de coupe attribué à l'entourage de Léonard Limosin exposé au Louvre en 1997, ou salières de Pierre Reymond musée de l'Évêché à Limoges). Quant aux enroulements de cuir et bouquets de fruits, ils rappellent le travail de Jean Court (dit Vigier ou Maitre I.C), de même que les faisceaux de feuillages qui figurent aussi sur une coupe en grisaille de Pierre Reymond (musée du Louvre). Les personnages au canon étiré, le dynamisme des figures, les décors de médaillons, arabesques et feuillages harmonieusement équilibrés, composent une pièce d'apparat somptueuse destinée à orner les dressoirs disposés dans les salles où les riches commanditaires prennent leurs repas, ou à entrer dans les plus grandes collections nobili

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