Ecole française de la fin du XVIIIe siècle Le Sommeil Terre cuite à patine brune (Petits éclats) Sleep, terracotta, brown patina, French School, second part of the 18th C. Hauteur : 18,50 Largeur : 30 Profondeur : 14,50 cm Bibliographie : en rapport : 'Houdon 1741-1828, sculpteur des Lumières', catalogue d'exposition, musée national du château de Versailles, 1er mars-31 mai 2004 Guilhem Scherf, 'Houdon 1741-1828, statues, portraits sculptés', Paris, 2006, p. 220-221, n° 49 Commentaire : La terre cuite présentée ici, légèrement plus petite que celle(1) conservée par le musée du Louvre, recèle encore bien des mystères. Pourtant, l'histoire de la terre cuite du Louvre est bien connue : au moment de son acquisition par le musée en 1950, elle est attribuée à Jean-Antoine Houdon (1741-1828). En effet, son sujet est rapproché du 'Morphée'(2), morceau de réception de l'artiste à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1777. Puis, en 2004(3), Guilhem Scherf, conservateur en chef du département des sculptures du musée du Louvre, remet en doute cette attribution, tant d'un point de vue iconographique que stylistique. Sur ce dernier point, il est certain que le traitement sommaire de l'anatomie ne correspond pas à l'idéal de délicatesse, de souplesse, ou encore de justesse de Houdon. Par ailleurs, Guilhem Scherf remarque très subtilement que dans la terre cuite du Louvre, le corps masculin, comme solidaire du rocher, crée une seule masse compacte avec lui, alors que dans le marbre du 'Morphée', les volumes du jeune dieu ailé et du rocher s'appréhendent comme deux éléments bien distincts. A présent, lorsque la terre cuite présentée ici est comparée à celle du Louvre, il est évident qu'il s'agit bien de deux " états " de la même œuvre. Mais alors que dans celle du Louvre, le travail du sculpteur est laissé visible - empreintes des doigts dans la terre au dos, boulettes de terre écrasées devant, nombreuses traces de mirette dans la musculature -, dans celle présentée ici règne une volonté de gommer tous ces détails afin de parvenir à une plus grande unité d'ensemble. Cette observation entraîne nombre d'interrogations encore sans réponse : s'agit-il de deux variantes d'un travail académique d'élève ? Ou bien d'une esquisse et d'une œuvre achevée ? Et bien sûr, qui a pu réaliser ces deux terres cuites et dans quel contexte ? Malgré ces éléments non encore élucidés, la beauté de cette terre cuite, pressentie un temps comme de Houdon, reste immuable. 1. Attribué à Houdon, 'Le Sommeil', terre cuite, H. 23 cm, Paris, musée du Louvre (RF2668). 2. Jean-Antoine Houdon (1741-1828), 'Morphée', 1777, marbre, morceau de réception, H. 36 cm, Paris, musée du Louvre (RF3993). 3. 2004, 'Houdon', p. 93 ; puis 2006, 'Houdon', p. 220-221.
Ecole française de la fin du XVIIIe siècle Le Sommeil Terre cuite à patine brune (Petits éclats) Sleep, terracotta, brown patina, French School, second part of the 18th C. Hauteur : 18,50 Largeur : 30 Profondeur : 14,50 cm Bibliographie : en rapport : 'Houdon 1741-1828, sculpteur des Lumières', catalogue d'exposition, musée national du château de Versailles, 1er mars-31 mai 2004 Guilhem Scherf, 'Houdon 1741-1828, statues, portraits sculptés', Paris, 2006, p. 220-221, n° 49 Commentaire : La terre cuite présentée ici, légèrement plus petite que celle(1) conservée par le musée du Louvre, recèle encore bien des mystères. Pourtant, l'histoire de la terre cuite du Louvre est bien connue : au moment de son acquisition par le musée en 1950, elle est attribuée à Jean-Antoine Houdon (1741-1828). En effet, son sujet est rapproché du 'Morphée'(2), morceau de réception de l'artiste à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1777. Puis, en 2004(3), Guilhem Scherf, conservateur en chef du département des sculptures du musée du Louvre, remet en doute cette attribution, tant d'un point de vue iconographique que stylistique. Sur ce dernier point, il est certain que le traitement sommaire de l'anatomie ne correspond pas à l'idéal de délicatesse, de souplesse, ou encore de justesse de Houdon. Par ailleurs, Guilhem Scherf remarque très subtilement que dans la terre cuite du Louvre, le corps masculin, comme solidaire du rocher, crée une seule masse compacte avec lui, alors que dans le marbre du 'Morphée', les volumes du jeune dieu ailé et du rocher s'appréhendent comme deux éléments bien distincts. A présent, lorsque la terre cuite présentée ici est comparée à celle du Louvre, il est évident qu'il s'agit bien de deux " états " de la même œuvre. Mais alors que dans celle du Louvre, le travail du sculpteur est laissé visible - empreintes des doigts dans la terre au dos, boulettes de terre écrasées devant, nombreuses traces de mirette dans la musculature -, dans celle présentée ici règne une volonté de gommer tous ces détails afin de parvenir à une plus grande unité d'ensemble. Cette observation entraîne nombre d'interrogations encore sans réponse : s'agit-il de deux variantes d'un travail académique d'élève ? Ou bien d'une esquisse et d'une œuvre achevée ? Et bien sûr, qui a pu réaliser ces deux terres cuites et dans quel contexte ? Malgré ces éléments non encore élucidés, la beauté de cette terre cuite, pressentie un temps comme de Houdon, reste immuable. 1. Attribué à Houdon, 'Le Sommeil', terre cuite, H. 23 cm, Paris, musée du Louvre (RF2668). 2. Jean-Antoine Houdon (1741-1828), 'Morphée', 1777, marbre, morceau de réception, H. 36 cm, Paris, musée du Louvre (RF3993). 3. 2004, 'Houdon', p. 93 ; puis 2006, 'Houdon', p. 220-221.
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