Beschreibung:

Correspondance avec André Ravaute composée de lettres autographes signées accompagnée de documents conservés dans une boîte-étui ouvragée, in-4, demi-maroquin noir avec rabats intérieurs et fermoir.Important ensemble de documents et correspondance de l'écrivain René Char, poète et résistant, à André Ravaute, peintre, illustrateur, traducteur et écrivain qui dirigea notamment la collection « Le Cri de la fée » publiée par Jean Hugues, avec Gilbert Lely. Plusieurs lettres ou cartes sont également adressées à son épouse Aimée Ravaute.Au total 27 lettres ou cartes postales de René Char, 6 volumes brochés publiés à Paris à la NRF et 5 documents divers.Les 27 lettres, la plupart avec leur enveloppe, ou cartes postales, sont datées de 1949 à 1985, principalement écrites de l'Isle-sur-Sorgue dans le Vaucluse. Lettres amicales et littéraires, où Char se confie sur sa vie intime et son sentiment sur le monde, où la poésie se mêle à ses états d'âme.On y constate leurs liens fraternels: « Bon Noël ! Bonne année, chère Aimée, cher André ! Comme votre pensée m'a touché ce matin au courrier ! Adorables santons presque aussi fraternels que vous... Je vous embrasse bien fort. Merci. A bientôt, vous me manquez... Ceci est une eau-forte en couleurs de Miro. Si vous la faites mettre dans un sous-verre, attention qu'on ne la coupe pas, à droite » - «... J'ai été heureux, mieux qu'heureux de te voir. Tu m'avais fait beaucoup penser - Depuis hier, si ce n'étaient les assommoirs de cette vie, je songerais davantage à un temps comme celui des anciens Nevons (Propriété de Ravaute) où le brouillard glissait bien... » - « Mon cher André. Tu as surmonté « quelque chose » d'abrupt. Et nous savons ensemble que l'hostile est d'abord dans nous-mêmes, que l'accident grave chante notre nom pour nous endormir. A nous de nous réveiller à temps puisque nous sommes des « enfants abandonnés » finalement, et qui doivent s'assumer... Mon cher André, soigne-toi, laisse-toi soigner. Ne me laisse pas trop longtemps sans nouvelles de toi... » - «... Tu m'as écrit deux lettres qui m'ont à la fois rappelé ce qui fut et ne cessa d'être: le retour au Nevons ensemble, l'accoutumance nouvelle et réfractaire encore, commune à tous deux, à autre qu'à l'existence qui allait nous être imposée... »On y trouve également les états d'âme et coups de gueule de Char: «... J'ai bien pensé à toi tous ces jours, depuis ta venue aux Busclats. Tu ne saurais croire combien la merveilleuse adoption de l'hirondelle et les péripéties de sa vie ont vu s'enfuir de ma tristesse les inutiles fientes que le monde de notre temps y dépose avec trop de fréquence. Si je pouvais être un peu plus costaud et en bonne santé, mes vieilles pierres retrouveraient la gaieté ne serait-ce que cette protection contre les cons et les fadas distingués... » - « Cher André, chère Aimée. La neige qui vide le ciel de tout son infini, transforme, depuis deux jours, la Provence en terre silencieuse et géniale. J'avais besoin de ne plus entendre résonner mes pas quand je marchais. Une espèce de mort à visage de guenon (...) m'indigne et me frappe de stupeur, à la fois... » - «... Ta lettre et votre photo (l'adorable hirondelle !) m'ont donné le désir de descendre le Rhône avec toi et elle. Mais mon blocage est toujours au point mort. Quand reviendrais-je vivant, tout bêtement ? » - « Le merdage qu'est devenu le monde n'est plus pardonnable. Ça devrait s'écrouler si la logique habituelle a encore cours, ce que je ne sais pas. La connerie à gueule de brochet est reine de l'étang. Je comprends cher frère ton désespoir silencieux. Mais pourquoi t'emmerder avec des discours ! Un peu d'efficacité produirait mieux. Je finis par ne plus voir personne c'est du moins plus salubre. Que faire pour toi ? Donne-moi des idées. Pour aller en Amérique du Sud aujourd'hui, proprement, on te demande jusqu'à ta religion ! Les juifs n'y ont pas droit. Tu juges de l'atmosphère... Ils exigent du fric, etc... A moins d'être ce Mr. Peyré (...) Lely e