[Colonna, Francesco] HYPNEROTOMACHIA POLIPHILI. VENISE, ALDE MANUCE POUR LEONARD CRASSUS, DÉCEMBRE 1499. In-folio (300 x 202 mm). Maroquin janséniste orange, armoiries dorées au centre des plats, encadrement intérieur du même maroquin et doublure de maroquin sable, tranches dorées, étui bordé (Reliure vers 1930, signée de Dante Gozzi à Modène). Premier cahier et dernier feuillet rapportés. 3 feuillets réenmargés dont le second titre (f. a1) et les ff. Fii et F[iii]. Minimes restaurations aux ff. aii-iv. Exemplaire lavé. Quelques rousseurs. Le plus beau et le plus curieux livre de la Renaissance italienne. Première édition, illustrée de 172 gravures sur bois, dont 11 à pleine page, d'après les dessins d'artistes divers. Si les attributions à Jean Goujon Raphael, Giovanni Bellini ou Andrea Mantegna furent avancées, c'est le miniaturiste Benedetto Bordone (1460-1531) qui est actuellement reconnu comme leur auteur. Certaines gravures reproduisent caractères hébreux et orientaux. L'illustration est consacrée aux thèmes de la beauté féminine, du désir, de l'architecture, de l'orfèvrerie et des costumes. Particulièrement célèbre, la planche de Priape (mvi) n'a pas été grattée. Une typographie novatrice. Alors que la mise en page s'inspire encore, à l'époque, du manuscrit médiéval en caractères gothiques, le Songe de Poliphile est composé en caractères romains d'une très grande lisibilité. L'originalité de la mise en page, le texte disposé en forme de blason ou de calice, contribuent à l'immense renommée de cet incunable. Le nom de l'auteur du texte pourrait être dissimulé par un acrostiche, "d'une manière qui répond à la singularité de l'ouvrage" (Renouard) : les premières lettres de chacun des 38 chapitres du livre révèlent le nom de l'auteur : Poliam frater Franciscus Columna peramauit ("Frère Francesco Colonna a aimé Polia intensément"). Le plus énigmatique des grands livres de bibliophilie. Le Songe de Poliphile est tout à la fois un "roman" en prose du Quattrocento, un voyage allégorique ou spirituel dans l'univers de la beauté féminine, de la nature et des jardins, une aventure amoureuse, l'éloge de l'ascétisme ou du plaisir amoureux, ou encore l'appel déguisé d'un petit groupe d'intellectuels épris de théologie comparée pour une plus grande liberté politique. Produit de l'humanisme italien, le texte majoritairement latin ne néglige ni les apports en langue vulgaire ni les citations en grec ou en hébreux. Comme Dante (les quatre premières illustrations figurent une forêt profonde rappelant le début de la Divine comédie), Poliphile est initié à la connaissance sensible et intellectuelle du monde. Guidé vers son destin par la volonté et la raison, la gloire ou le plaisir amoureux, Poliphile choisit ce dernier. Initié aux secrets de l'amour, il épouse la dame aimée et achève le voyage dans l'Île d'amour. La seconde partie est un bref récit amoureux, d'abord contrarié puis heureux, sur fond d'une Trévise mythologisée mais parfaitement reconnaissable (Kretulesco-Quaranta). Références : Goff, C-767. -- GKW, 7223. -- HC, 5501. -- Renouard, 21,5. -- Kretulesco-Quaranta, Les Jardins du Songe. Poliphile et la mystique de la Renaissance, 1976. Provenance : ex-libris ancien gratté sur le titre. -- Armoiries frappées au centre des plats, inconnues.
[Colonna, Francesco] HYPNEROTOMACHIA POLIPHILI. VENISE, ALDE MANUCE POUR LEONARD CRASSUS, DÉCEMBRE 1499. In-folio (300 x 202 mm). Maroquin janséniste orange, armoiries dorées au centre des plats, encadrement intérieur du même maroquin et doublure de maroquin sable, tranches dorées, étui bordé (Reliure vers 1930, signée de Dante Gozzi à Modène). Premier cahier et dernier feuillet rapportés. 3 feuillets réenmargés dont le second titre (f. a1) et les ff. Fii et F[iii]. Minimes restaurations aux ff. aii-iv. Exemplaire lavé. Quelques rousseurs. Le plus beau et le plus curieux livre de la Renaissance italienne. Première édition, illustrée de 172 gravures sur bois, dont 11 à pleine page, d'après les dessins d'artistes divers. Si les attributions à Jean Goujon Raphael, Giovanni Bellini ou Andrea Mantegna furent avancées, c'est le miniaturiste Benedetto Bordone (1460-1531) qui est actuellement reconnu comme leur auteur. Certaines gravures reproduisent caractères hébreux et orientaux. L'illustration est consacrée aux thèmes de la beauté féminine, du désir, de l'architecture, de l'orfèvrerie et des costumes. Particulièrement célèbre, la planche de Priape (mvi) n'a pas été grattée. Une typographie novatrice. Alors que la mise en page s'inspire encore, à l'époque, du manuscrit médiéval en caractères gothiques, le Songe de Poliphile est composé en caractères romains d'une très grande lisibilité. L'originalité de la mise en page, le texte disposé en forme de blason ou de calice, contribuent à l'immense renommée de cet incunable. Le nom de l'auteur du texte pourrait être dissimulé par un acrostiche, "d'une manière qui répond à la singularité de l'ouvrage" (Renouard) : les premières lettres de chacun des 38 chapitres du livre révèlent le nom de l'auteur : Poliam frater Franciscus Columna peramauit ("Frère Francesco Colonna a aimé Polia intensément"). Le plus énigmatique des grands livres de bibliophilie. Le Songe de Poliphile est tout à la fois un "roman" en prose du Quattrocento, un voyage allégorique ou spirituel dans l'univers de la beauté féminine, de la nature et des jardins, une aventure amoureuse, l'éloge de l'ascétisme ou du plaisir amoureux, ou encore l'appel déguisé d'un petit groupe d'intellectuels épris de théologie comparée pour une plus grande liberté politique. Produit de l'humanisme italien, le texte majoritairement latin ne néglige ni les apports en langue vulgaire ni les citations en grec ou en hébreux. Comme Dante (les quatre premières illustrations figurent une forêt profonde rappelant le début de la Divine comédie), Poliphile est initié à la connaissance sensible et intellectuelle du monde. Guidé vers son destin par la volonté et la raison, la gloire ou le plaisir amoureux, Poliphile choisit ce dernier. Initié aux secrets de l'amour, il épouse la dame aimée et achève le voyage dans l'Île d'amour. La seconde partie est un bref récit amoureux, d'abord contrarié puis heureux, sur fond d'une Trévise mythologisée mais parfaitement reconnaissable (Kretulesco-Quaranta). Références : Goff, C-767. -- GKW, 7223. -- HC, 5501. -- Renouard, 21,5. -- Kretulesco-Quaranta, Les Jardins du Songe. Poliphile et la mystique de la Renaissance, 1976. Provenance : ex-libris ancien gratté sur le titre. -- Armoiries frappées au centre des plats, inconnues.
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