Colette, Sidonie Gabrielle Colette dite LES HEURES LONGUES. PARIS, ARTHÈME FAYARD ET CIE, 1917. Exemplaire de Marcel Proust avec envoi. In-12 (184 x 116 mm). Demi-chagrin vert, plats de papier peigné, titre doré, initiales "M.P." dorées en pied du dos, couverture et dos (R. Teuliêres). Dos passé. Edition originale. Envoi autographe signé de Colette : "à Monsieur Marcel Proust qui a écrit le plus beau livre. Hommage amical de Colette de Jouvenel". À cette date, seul Swann avait paru. Proust et Colette se rencontrèrent en 1895 chez Mme Arman de Caillavet ; le portrait que Colette en dressa est alors terrible : "je fus traquée, poliment, par un jeune et joli garçon de lettres. [… ] Mon petit complimenteur, excité par ses propres évocations, ne me lâchait plus. […] Je n’avais guère de goût pour sa trop grande politesse". Plus tard cependant, les deux écrivains s’envoient leurs volumes et, quand elle lit Swann en 1913, elle s’extasie : "Quelle conquête ! Le dédale de l’enfance, de l’adolescence rouvert, expliqué clair et vertigineux… Tout ce qu’on aurait voulu écrire, tout ce qu’on n’a pas osé ni su écrire, le reflet de l’univers sur le long flot, troublé par sa propre abondance…" (cité par Mauriac, p. 185). À la réception de ces Heures longues, Proust répond, fin décembre 1917 ou début janvier 1918, par une longue lettre admirative : "Je vous remercie profondément de m’avoir envoyé Les Heures longues. […] j’ai lu votre livre, presque tout entier, d’un trait. […] Je ne peux guère lire, mais je ne résiste pas aux choses ravissantes. Cette Venise de votre livre à laquelle je viens de faire allusion me paraît une des choses les plus étonnantes. [...] votre facture et votre couleur sont pleines de si perpétuelles trouvailles qu’on voudrait, notant tout, vous écrire une lettre aussi longue de que votre livre." (Kolb, XVII, p. 34). Le 23 septembre 1920, Colette et Proust reçoivent tous deux la Légion d'honneur, ce qui les rapproche encore. Outre cet exemplaire des Heures longues, on connaît un envoi de Colette sur Chéri (L’Écriture et les Arts, n° 256) ou Mitsou (Pierre Berès, IV, 2006, lot 149). De son côté, Proust lui a notamment offert Du côté de chez Swann (Pierre Berès, IV, 2006, lot 148), Du côté de Guermantes I (Sotheby's, Bibliothèque R. et B.L., 2014, lot 155) et Le côté de Guermantes II. Sodome et Gomorrhe II (L’Écriture et les Arts, n° 309b).
Colette, Sidonie Gabrielle Colette dite LES HEURES LONGUES. PARIS, ARTHÈME FAYARD ET CIE, 1917. Exemplaire de Marcel Proust avec envoi. In-12 (184 x 116 mm). Demi-chagrin vert, plats de papier peigné, titre doré, initiales "M.P." dorées en pied du dos, couverture et dos (R. Teuliêres). Dos passé. Edition originale. Envoi autographe signé de Colette : "à Monsieur Marcel Proust qui a écrit le plus beau livre. Hommage amical de Colette de Jouvenel". À cette date, seul Swann avait paru. Proust et Colette se rencontrèrent en 1895 chez Mme Arman de Caillavet ; le portrait que Colette en dressa est alors terrible : "je fus traquée, poliment, par un jeune et joli garçon de lettres. [… ] Mon petit complimenteur, excité par ses propres évocations, ne me lâchait plus. […] Je n’avais guère de goût pour sa trop grande politesse". Plus tard cependant, les deux écrivains s’envoient leurs volumes et, quand elle lit Swann en 1913, elle s’extasie : "Quelle conquête ! Le dédale de l’enfance, de l’adolescence rouvert, expliqué clair et vertigineux… Tout ce qu’on aurait voulu écrire, tout ce qu’on n’a pas osé ni su écrire, le reflet de l’univers sur le long flot, troublé par sa propre abondance…" (cité par Mauriac, p. 185). À la réception de ces Heures longues, Proust répond, fin décembre 1917 ou début janvier 1918, par une longue lettre admirative : "Je vous remercie profondément de m’avoir envoyé Les Heures longues. […] j’ai lu votre livre, presque tout entier, d’un trait. […] Je ne peux guère lire, mais je ne résiste pas aux choses ravissantes. Cette Venise de votre livre à laquelle je viens de faire allusion me paraît une des choses les plus étonnantes. [...] votre facture et votre couleur sont pleines de si perpétuelles trouvailles qu’on voudrait, notant tout, vous écrire une lettre aussi longue de que votre livre." (Kolb, XVII, p. 34). Le 23 septembre 1920, Colette et Proust reçoivent tous deux la Légion d'honneur, ce qui les rapproche encore. Outre cet exemplaire des Heures longues, on connaît un envoi de Colette sur Chéri (L’Écriture et les Arts, n° 256) ou Mitsou (Pierre Berès, IV, 2006, lot 149). De son côté, Proust lui a notamment offert Du côté de chez Swann (Pierre Berès, IV, 2006, lot 148), Du côté de Guermantes I (Sotheby's, Bibliothèque R. et B.L., 2014, lot 155) et Le côté de Guermantes II. Sodome et Gomorrhe II (L’Écriture et les Arts, n° 309b).
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