Beschreibung:

Vues photographiques de l’Asile Impérial de Vincennes, 1858. Dessin en élévation de l’asile. Le salut à l’empereur ou «le 15 août». Plan du bâtiment et des jardins. Grilles d’entrée et pavillon central de l’asile. Corps principal de l’asile. Le promenoir sud ou «côté du midi». Salle de café ou de jeu. Le réfectoire. Vue sur Charenton depuis l’asile. Le jeu de tonneau. La lingerie. Les cuisines. La chapelle. Visite médicale par M. Laborie et ses internes. Façade sur le bois et omnibus des convalescents ou «La santé départ». Album grand in-folio oblong (47,7 x 64,5 cm), reliure en demi-percaline verte à coins (usures et frottements), titré en lettres dorées sur le dos (déchirure en bas), contenant 15 épreuves sur papier albuminé, d’après négatifs verre au collodion, la plupart signées par Charles Nègre à l’encre en bas, contrecollées sur cartons montés sur onglets. Quelques retouches à l’encre sur certaines épreuves. Inscription manuscrite sur la page de garde: «Reçu cet album sous lettre d’envoi le 6 décembre 1861 au soir, Asile Impérial de Vincennes». Formats des épreuves: de 28,3 x 41 à 34 x 43,3 cm - Diamètre des ronds: 17,2 cm «Album issu d’une commande officielle de l’empereur Napoléon III, offert à tous les grands commis de l’Empire, ici les Royer-Collard. Il constitue le premier exemple de reportage photographique à but social. En effet l’asile, construit sur les fonds de la cassette personnelle de l’empereur, est la première institution en France à soigner les accidentés du travail.» Yves Lebrec La création de l’asile de Vincennes sur le domaine de la couronne, annoncée par décret du 8 mars 1855, pour accueillir les ouvriers blessés, illustra l’intérêt de Napoléon III pour les questions sociales. La première pierre fut posée le 14 août 1855, l’inauguration eut lieu le 31 avril 1857 et les premiers convalescents furent reçus à partir du 1er septembre de la même année. Par manque de trace écrite, la commande officielle passée à Charles Nègre ne peut être datée qu’approximativement entre 1857 et 1860. Il exécutera une série de vues, extérieures et intérieures, montrant l’architecture, l’institution en pleine activité, ouvrant son reportage par un hommage à la gloire du commanditaire. Comme d’autres commandes photographiques passées sous le Second Empire, cette série fut sans doute distribuée à quelques responsables de la haute administration impériale. Plusieurs albums sont recensés (SFP, Vincennes, Bnf, famille Nègre, collection Y. Christ, ancienne collection A. Jammes...) ainsi que quelques planches, d’où il ressort que la sélection des photographies n’a surtout retenu que les plus informatives au détriment de certaines plus esthétiques. «Le terme de «reportage social» qu’on a pu appliquer à cet ensemble n’est donc guère adapté: on est loin de la liberté de vue du photoreporter, encore plus loin d’une intention de dénoncer; et l’univers présenté, loin de l’enquête sur les classes laborieuses, est plutôt un paradis artificiel du paternalisme, mis en images à des fins qu’on peut dire de propagande.» Sylvie Aubenas, Des photographes pour l’empereur, p.60. Si le style personnel de Charles Nègre transparaît peu dans des vues d’architecture externes, son talent va au delà de la commande dans certaines scènes d’intérieur, comme celles de la lingerie, des cuisines ou du réfectoire. Le travail de clair obscur, les compositions, la distance magnifient le lieu pour en donner le sentiment de bien-être et de confort promis aux travailleurs convalescents. Bibliographie: Franc?oise Heilbrun, Charles Ne?gre, photographe, 1820-1880, Paris, E?ditions des Muse?es nationaux, 1980. Sylvie Aubenas, Des photographes pour l’empereur, Les albums de Napoléon III, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2004. Don Royer-Collard