Céline, Louis Ferdinand Destouches, ditD’un château l’autre.Manuscrits autographes.[1955-1956]. 93 feuillets in-4 (270 x 210 mm), au stylo bille bleu avec quelques soulignements à l’encre rouge ; numérotés de 324 à 984, plusieurs interruptions du texte allant de un à plus de cinquante feuillets, nombreuses ratures, corrections et reprises. Importante partie d'une des multiples versions de la fuite vers l'Allemagne en 1944 et du séjour à Sigmaringen, récit mêlé d'invectives contre la société de l'après-guerre.
Céline entreprit la rédaction de ce livre durant l'été 1954. Trois ans plus tard, il indique à Roger Nimier, en février 1957, qu'il en est déjà à la 50e mouture et qu'il pense avoir fini dans un mois. D'un château l'autre paraît chez Gallimard en juin 1957. Comme c’est le cas dans la plupart des manuscrits que Céline laissa derrière lui, cette centaine de feuillets garde trace des remaniements incessants de l’écriture célinienne. Certaines pages sont presque entièrement biffées, des passages complets seront déplacés et retravaillés, d’autres ne seront pas repris, le rythme et la syntaxe de plusieurs phrases évolueront, notamment avec une multiplication des ruptures, des sarcasmes et des points d’exclamation. On peut noter par exemple que les feuillets numérotés de 588 à 597 seront modifiés, en partie resserrés et placés dans les premières pages du récit lorsque Céline se lamente sur sa situation peu enviable au début des années 50, et qu’il règle ses comptes avec le monde des "belles-lettres" et de soi-disant écrivains qui n’ont pas vécu le centième de ce qu’il a dû endurer."Je peux dire qu’on a été un an de ‘suspensé’, ‘suspendus’ de jour et de nuit... ‘série noire’, pas gratuit, bidon... au vrai, au réel, au payé... Y a de la différence ! Tout ce qui manque aux écrivains ! Tricheurs, farceurs, faux fuyeurs, toutes leurs histoires sont gratuites !... 700 pages pour vous emmerder [...] leurs engagements d’avoir la planque et la Packard et la Zim dans le monde progressiste de leur bide, de leur cul et de leurs roupignolles, le monde atomique promis à chauffage central pour leur tartuferie bluff et crime. Tout ce qui manque aux écrivains"...Plusieurs personnalités ont déjà ici leur pseudonyme définitif : Achille Brottin pour Gaston Gallimard, Tartre pour Jean-Paul-Sartre ou Norbert Loukoum pour Jean Paulhan, cibles favorites de Céline qui ne les épargne pas. "Achille Brottin je le connais bien qui va avoir 80 ans qui cavale toujours la gamine qui se croit obligé par ses glandes qui les couvrira de millions pour leur tâter les cuissettes. Allez lui demander un subside mettons trois cents sacs de quoi vous crever deux ans trois ans aux nouilles et à l’eau, lui parachever un manuscrit dont il se torchera le cul, lui et son Emir à corsets, son grand chambrier, Norbert Loukoum... ces gens-là ont de ces privilèges !" Si les variantes sont multiples et plusieurs passages inédits, on retrouve cependant une certaine linéarité dans ce manuscrit qui correspond à environ un quart du texte définitif (entre les pages 75 et 193 et 223-239, éd. de la Pléiade), avec évidemment des manques et des déplacements. Il s’achève sur un fragment d’un dialogue entre Céline et le "président" Pierre Laval. [On joint :]Féerie pour une autre fois [I]. Fragments autographes ; 4 pages in-folio (340 x 210 mm) numérotées 301 à 304 et 5 pages in-4 (280 x 205 mm), au stylo bille bleu, quelques ratures et biffures.Texte correspondant à quelques brefs passages de la version définitive (p 94-95, 106, 109, 118, 121 et 139, éd. de La Pléiade) et ne présentant que peu de variantes : Claudel, qui deviendra "Ciboire", est ici nommément cité, idem pour Mauriac qui deviendra "François", et pour le môme Sartre qui sera nommé "Narte". Et sur le feuillet 414, un verbe dans une des répliques n’est pas encore remplacé par des points de suspension :"- Prend Louis XVI alors ! Prends Louis XVI ! Prends Henri IV ! - Absolument que j’encule un roi !..."
Céline, Louis Ferdinand Destouches, ditD’un château l’autre.Manuscrits autographes.[1955-1956]. 93 feuillets in-4 (270 x 210 mm), au stylo bille bleu avec quelques soulignements à l’encre rouge ; numérotés de 324 à 984, plusieurs interruptions du texte allant de un à plus de cinquante feuillets, nombreuses ratures, corrections et reprises. Importante partie d'une des multiples versions de la fuite vers l'Allemagne en 1944 et du séjour à Sigmaringen, récit mêlé d'invectives contre la société de l'après-guerre.
Céline entreprit la rédaction de ce livre durant l'été 1954. Trois ans plus tard, il indique à Roger Nimier, en février 1957, qu'il en est déjà à la 50e mouture et qu'il pense avoir fini dans un mois. D'un château l'autre paraît chez Gallimard en juin 1957. Comme c’est le cas dans la plupart des manuscrits que Céline laissa derrière lui, cette centaine de feuillets garde trace des remaniements incessants de l’écriture célinienne. Certaines pages sont presque entièrement biffées, des passages complets seront déplacés et retravaillés, d’autres ne seront pas repris, le rythme et la syntaxe de plusieurs phrases évolueront, notamment avec une multiplication des ruptures, des sarcasmes et des points d’exclamation. On peut noter par exemple que les feuillets numérotés de 588 à 597 seront modifiés, en partie resserrés et placés dans les premières pages du récit lorsque Céline se lamente sur sa situation peu enviable au début des années 50, et qu’il règle ses comptes avec le monde des "belles-lettres" et de soi-disant écrivains qui n’ont pas vécu le centième de ce qu’il a dû endurer."Je peux dire qu’on a été un an de ‘suspensé’, ‘suspendus’ de jour et de nuit... ‘série noire’, pas gratuit, bidon... au vrai, au réel, au payé... Y a de la différence ! Tout ce qui manque aux écrivains ! Tricheurs, farceurs, faux fuyeurs, toutes leurs histoires sont gratuites !... 700 pages pour vous emmerder [...] leurs engagements d’avoir la planque et la Packard et la Zim dans le monde progressiste de leur bide, de leur cul et de leurs roupignolles, le monde atomique promis à chauffage central pour leur tartuferie bluff et crime. Tout ce qui manque aux écrivains"...Plusieurs personnalités ont déjà ici leur pseudonyme définitif : Achille Brottin pour Gaston Gallimard, Tartre pour Jean-Paul-Sartre ou Norbert Loukoum pour Jean Paulhan, cibles favorites de Céline qui ne les épargne pas. "Achille Brottin je le connais bien qui va avoir 80 ans qui cavale toujours la gamine qui se croit obligé par ses glandes qui les couvrira de millions pour leur tâter les cuissettes. Allez lui demander un subside mettons trois cents sacs de quoi vous crever deux ans trois ans aux nouilles et à l’eau, lui parachever un manuscrit dont il se torchera le cul, lui et son Emir à corsets, son grand chambrier, Norbert Loukoum... ces gens-là ont de ces privilèges !" Si les variantes sont multiples et plusieurs passages inédits, on retrouve cependant une certaine linéarité dans ce manuscrit qui correspond à environ un quart du texte définitif (entre les pages 75 et 193 et 223-239, éd. de la Pléiade), avec évidemment des manques et des déplacements. Il s’achève sur un fragment d’un dialogue entre Céline et le "président" Pierre Laval. [On joint :]Féerie pour une autre fois [I]. Fragments autographes ; 4 pages in-folio (340 x 210 mm) numérotées 301 à 304 et 5 pages in-4 (280 x 205 mm), au stylo bille bleu, quelques ratures et biffures.Texte correspondant à quelques brefs passages de la version définitive (p 94-95, 106, 109, 118, 121 et 139, éd. de La Pléiade) et ne présentant que peu de variantes : Claudel, qui deviendra "Ciboire", est ici nommément cité, idem pour Mauriac qui deviendra "François", et pour le môme Sartre qui sera nommé "Narte". Et sur le feuillet 414, un verbe dans une des répliques n’est pas encore remplacé par des points de suspension :"- Prend Louis XVI alors ! Prends Louis XVI ! Prends Henri IV ! - Absolument que j’encule un roi !..."
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