Capitale de la douleur. Paris, éditions de la Nouvelle Revue française, 1926. Petit in-4, maroquin rouge vif, dos lisse, vingt filets à froid encadrant les plats, doublures de maroquin bleu roi, gardes de soie bleue, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés (Semet et Plumelle). Édition originale : un des 109 premiers exemplaires réimposés au format in-quarto tellière sur papier vergé Lafuma-Navarre (nº XIV). Recueil clé, témoin de la première période surréaliste de Paul Éluard, Capitale de la douleur a été célébré par André Breton (Bibliothèque nationale, En français dans le texte, 1990, nº 357.) Envoi autographe signé : à Louis Broder ces poèmes acharnés à défendre mes biens les plus précieux, affectueusement, Paul Éluard Le poète a noté, sous la justification sur laquelle apparaît une cocotte en papier stylisée : “Cette cocotte, mise là par erreur, au mépris de toute jugeotte [sic], était la marque de Paul Léautaud. PE.” Paul Éluard était très lié à Louis Broder, l'entreprenant éditeur de livres de peintres de l'après-guerre : ensemble, ils avaient préparé Un poème dans chaque livre, douze poèmes que devaient illustrer ses amis peintres. Le recueil parut posthume en 1956. À la fin du volume, Paul Éluard a recopié le titre et quatorze vers du recueil Au défaut du silence dédié à Gala (1925, cf. nº 95 de cette vente) : Au défaut du silence Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve. Qui de nous deux inventa l'autre ? Visage perceur de murailles Elle m'aimait pour ‘oublier, elle vivait pour mourir. Dans les plus sombres yeux se ferment les plus clairs. Amour, ô mon amour, j'ai fait voeu de te perdre. Grimace, petite fille de naissance. La forme de tes yeux ne m'apprend pas à vivre. Et si je suis à d'autres, souviens-toi. Pleure, les larmes sont les pétales du coeur. Où es-tu ? Tournes-tu le soleil de l'oubli dans mon coeur ? Donne-toi, que tes mains s'ouvrent comme des yeux. Folle, évadée, tes seins sont à l'avant. A maquiller la démone, elle pâlit. Le recueil a été enrichi de 6 dessins ou collages originaux de Jean Arp, Georges Braque Max Ernst (2 dessins), André Masson et Joan Miró Quatre ont été exécutés directement sur les pages du livre faisant face au texte en rapport, ou l'entourant à la manière des enlumineurs : deux ont été reliés dans l'ouvrage (la composition de Masson et le portrait par Max Ernst à la fin). Détail, dans l'ordre du livre : - Max ERNST : dessin original signé, au crayon avec frottage face au premier poème intitulé Max Ernst (p. 9) ; - André MASSON dessin original signé à l'encre sur un feuillet de papier japon inséré face au texte dédié au peintre (p. 109) ; - Georges BRAQUE dessin original à l'aquarelle bleue (fleurs et pétales), signée au crayon (p. 128) ; - Jean ARP, collage de pièces de papier noir, signé au crayon (p. 132) ; - Juan MIRÓ composition originale à l'encre rehaussée de gouache de couleurs, signée ; - Max ERNST grand portrait original de Paul Éluard, dessin au crayon bleu signé, sur une feuille insérée à la fin. Le recueil a été enluminé pour Louis Broder : tous les artistes ayant participé à ce présent ont illustré des livres mis en oeuvre par lui. Cependant, les deux dessins insérés dans le livre ont été exécutés à l'époque de la publication de Capitale de la douleur : l'encre de Masson correspond à ses oeuvres de l'époque de Simulacre de Michel Leiris (1925) et le portrait par Max Ernst figurant un Éluard jeune, est à rapprocher du portrait des années 1920, beaucoup moins abouti mais très proche, reproduit dans l'album de la Pléiade (p. 65). En tête, on a monté deux photographies originales de Paul Éluard datées de la main du poète : une prise à Paris en 1923, l'autre en compagnie de Gala prise à Cadaquès en 1928. Impeccable reliure de Semet et Plumelle à qui Broder confiait d'ordinaire les livres de sa bibliothèque.
Capitale de la douleur. Paris, éditions de la Nouvelle Revue française, 1926. Petit in-4, maroquin rouge vif, dos lisse, vingt filets à froid encadrant les plats, doublures de maroquin bleu roi, gardes de soie bleue, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés (Semet et Plumelle). Édition originale : un des 109 premiers exemplaires réimposés au format in-quarto tellière sur papier vergé Lafuma-Navarre (nº XIV). Recueil clé, témoin de la première période surréaliste de Paul Éluard, Capitale de la douleur a été célébré par André Breton (Bibliothèque nationale, En français dans le texte, 1990, nº 357.) Envoi autographe signé : à Louis Broder ces poèmes acharnés à défendre mes biens les plus précieux, affectueusement, Paul Éluard Le poète a noté, sous la justification sur laquelle apparaît une cocotte en papier stylisée : “Cette cocotte, mise là par erreur, au mépris de toute jugeotte [sic], était la marque de Paul Léautaud. PE.” Paul Éluard était très lié à Louis Broder, l'entreprenant éditeur de livres de peintres de l'après-guerre : ensemble, ils avaient préparé Un poème dans chaque livre, douze poèmes que devaient illustrer ses amis peintres. Le recueil parut posthume en 1956. À la fin du volume, Paul Éluard a recopié le titre et quatorze vers du recueil Au défaut du silence dédié à Gala (1925, cf. nº 95 de cette vente) : Au défaut du silence Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve. Qui de nous deux inventa l'autre ? Visage perceur de murailles Elle m'aimait pour ‘oublier, elle vivait pour mourir. Dans les plus sombres yeux se ferment les plus clairs. Amour, ô mon amour, j'ai fait voeu de te perdre. Grimace, petite fille de naissance. La forme de tes yeux ne m'apprend pas à vivre. Et si je suis à d'autres, souviens-toi. Pleure, les larmes sont les pétales du coeur. Où es-tu ? Tournes-tu le soleil de l'oubli dans mon coeur ? Donne-toi, que tes mains s'ouvrent comme des yeux. Folle, évadée, tes seins sont à l'avant. A maquiller la démone, elle pâlit. Le recueil a été enrichi de 6 dessins ou collages originaux de Jean Arp, Georges Braque Max Ernst (2 dessins), André Masson et Joan Miró Quatre ont été exécutés directement sur les pages du livre faisant face au texte en rapport, ou l'entourant à la manière des enlumineurs : deux ont été reliés dans l'ouvrage (la composition de Masson et le portrait par Max Ernst à la fin). Détail, dans l'ordre du livre : - Max ERNST : dessin original signé, au crayon avec frottage face au premier poème intitulé Max Ernst (p. 9) ; - André MASSON dessin original signé à l'encre sur un feuillet de papier japon inséré face au texte dédié au peintre (p. 109) ; - Georges BRAQUE dessin original à l'aquarelle bleue (fleurs et pétales), signée au crayon (p. 128) ; - Jean ARP, collage de pièces de papier noir, signé au crayon (p. 132) ; - Juan MIRÓ composition originale à l'encre rehaussée de gouache de couleurs, signée ; - Max ERNST grand portrait original de Paul Éluard, dessin au crayon bleu signé, sur une feuille insérée à la fin. Le recueil a été enluminé pour Louis Broder : tous les artistes ayant participé à ce présent ont illustré des livres mis en oeuvre par lui. Cependant, les deux dessins insérés dans le livre ont été exécutés à l'époque de la publication de Capitale de la douleur : l'encre de Masson correspond à ses oeuvres de l'époque de Simulacre de Michel Leiris (1925) et le portrait par Max Ernst figurant un Éluard jeune, est à rapprocher du portrait des années 1920, beaucoup moins abouti mais très proche, reproduit dans l'album de la Pléiade (p. 65). En tête, on a monté deux photographies originales de Paul Éluard datées de la main du poète : une prise à Paris en 1923, l'autre en compagnie de Gala prise à Cadaquès en 1928. Impeccable reliure de Semet et Plumelle à qui Broder confiait d'ordinaire les livres de sa bibliothèque.
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