Beschreibung:

[BERINGER (Jacob)].
Das Nüw Testame[n]t : kurtz und grüntlich in ein ordnung und text die vier Evangelisten, mit schönen figuren durch auss gefürt Sampt den anderen Apostolen. Und in der keiserlichen stat speier volendet durch Jacobum Beringer Leviten. In dem jar dess heiligen reichtags. 1526. Strasbourg, J. Grüninger pour J. Beringer, 1526-1527. In-folio de 212 (ch. I-CCXXII) ff. (sur 217). Saut de pagination sans manque entre les feuillets 189 et 200. Manque les 5 derniers feuillets. Cartonnage vélin moderne muet.
Édition originale de la traduction luthérienne de 1522 du Nouveau Testament revue pour les catholiques par Jacob Beringer, chapelain de la cathédrale de Spire et sympathisant luthérien. Cette publication du Nouveau Testament basée sur la traduction de Luther aurait causé à Beringer des difficultés auprès de la communauté catholique. Toutefois le livre n'ayant pas été imprimé à Spire, mais à Strasbourg, le chapitre de la cathédrale n'a a priori entendu que des rumeurs sur le projet et Beringer n'a donc pas été sanctionné. Beringer suit à la lettre le texte de Luther dans les Actes des Apôtres, les épîtres et l'Apocalypse du Nouveau Testament, mais la différence importante réside dans le fait qu'il réorganise les quatre Evangiles en un seul récit continu, selon une pratique assez courante au XVIe siècle. L'édition fut à nouveau publiée par Grüninger en 1529 et 1532 aux frais de Beringer (Hörner, p. 1-16).
L'illustration se compose d'un grand bois au titre, de 7 petites vignettes au f. XII et de 63 grands bois à pleine page (ch. 29, 13, 15 et 6), attribués pour certains à Henrich Vogtherr (1490-1556), artiste polyvalent (il exerçait également les professions de bûcheron, écrivain, imprimeur et ophtalmologue…).
"D’où la conception de grandes planches précédées d’un résumé de huit vers et présentant simultanément plusieurs scènes qui s’inscrivent dans l’espace et visualisent les événements ou paraboles principaux, selon l’ordre chronologique. L’esprit en est analogue à celui de vitraux narratifs, mais l’espace restreint de la feuille et la non séparation des épisodes aboutissent à des collages parfois disparates, mais qui, dans les meilleurs planches, celles de Voghterr pour les Épîtres, sont d’un effet visuel assez étonnant, grâce à une composition habile, où un humour bonhomme et faussement naïf est souvent présent. Huit illustrations sont de Voghterr (titre, pl. 27 des Évangiles, 7 et 11 des Actes des Apôtres, 5 à 7 et 11 des Épitres), les autres provenant de deux mains différentes, deux compagnons restés anonymes. On sent tout de même que Voghterr a été le maître d’œuvre et qu’il a supervisé l’ouvrage de ses aides, esquissant plus d’une fois une composition ou un personnage […]. Les illustrations, surtout celles de la main du maître, contiennent d’assez nombreuses attaques anticatholiques […]. En‑dehors du frontispice et de quelques planches de Voghterr d’une composition claire et équilibrée malgré les contraintes particulières qui lui étaient imposées, on aurait tendance à juger trop sévèrement la majorité des autres planches, souvent trop foisonnantes et dont les nombreux petits personnages parfois malhabiles prêtent à sourire. Mais le plaisir de la narration est si apparent, de nombreux détails si savoureux qu’il ne faut pas bouder son plaisir et considérer ces images comme des bandes dessinées avant la lettre", Frank Muller, Heinrich Voghterr l’Ancien. Un artiste entre Renaissance et Réforme, pp. 244 à 246.
Exemplaire lavé et réemboîté dans une reliure moderne. Taches brunes aux ff. XV et XVI, déchirure sans manque au f. LXXII, déchirure avec manque (en bas à gauche de la gravure) au f. XCI, rousseurs aux ff. XCVII-XCVIII, f. XCVIII placé avant le f. XCVI, découpe angulaire (sans perte de texte ni de gravure) au deux derniers ff. CCXXI et CCXXII), infimes rousseurs à quelques endroits. Il manque les 5 derniers feuillets (ch. CCXXIII à CCXXVII) dont le feuillet CCXXV portant le dernier grand bois gravé (n°7 de l'Apocalypse).
Ex-libris cachet moderne Pierre Culot