BEETHOVEN Ludwig van (1770-1827). L.A. (la fin manque), Mödling 15 octobre 1819, à l’Archiduc RODOLPHE ; 4 pages in-4 (manque la dernière page avec la signature et la date ; papier froissé, petites fentes aux plis, légères salissures à la dernière page) ; en allemand. Importante lettre à l’Archiduc Rodolphe, élève et mécène de Beethoven, au sujet des soucis de la tutelle de son neveu Karl, et d’une composition musicale de l’Archiduc. [Karl van Beethoven (1806-1858), fils unique de Kaspar, le frère de Ludwig, a été confié, au décès de Kaspar en 1815, à la tutelle de son oncle, qui refuse d’en partager la garde avec la mère ; d’où des relations orageuses de Beethoven avec sa belle-sœur, et une série de procès qui l’affecteront profondément, et dont il est ici question.] À cause des vendanges il a été impossible pour Beethoven de trouver une voiture à Mödling ; on lui en promet une pour le lendemain. Ce n’est donc que le lendemain qu’il pourra avoir l’honneur (et le plaisir) de se mettre à la disposition de Son Altesse Impériale. Il sera chez S.A.I. ponctuellement à trois heures et demie de l’après-midi, sachant que c’est l’heure que S.A.I. préfère. Il parle de la déclaration écrite, concernant l’éloignement de son neveu de Vienne, que l’Archiduc a eu l’amabilité de remettre à l’Archiduc Ludwig. Il prie très instamment S.A.I. de lui faire retourner ce document, parce qu’il en a besoin urgemment à cause des annexes. Il se trouverait vraiment dans une situation des plus fâcheuses s’il ne peut disposer de ces pièces. Une nouvelle attaque a été déclenchée contre lui de la part de ce vénal Magistrat de Vienne qui agit en collaboration avec la mère de son neveu ; ce qui fait que, tout en se sentant presque trop épuisé pour entreprendre encore de nouvelles démarches dans l’intérêt de son neveu sous des auspices si peu dignes, Beethoven doit néanmoins, pour son honneur, s’adresser à la Cour d’Appel. L’impudence, la vulgarité, l’ignorance et la perversité de ce Magistrat ont à présent atteint un tel degré que même S.A.I. est presque, pour ainsi dire, objet, elle aussi, de leur attaque. D’autre part toute cette cabale a tellement peu de sens qu’on ne sait si l’on doit en éprouver du désespoir ou en rire presque à mourir. Le résultat de toute cette malheureuse histoire sera que S.A.I. devra avoir la très grande gracieuseté de délivrer à Beethoven un certificat touchant deux points de la déclaration. Il redemande instamment qu’on lui fasse retourner le plus tôt possible la déclaration écrite… Puis Beethoven parle des Variations de l’Archiduc que l’éditeur Steiner a bien reçues, et rappelle que l’Empereur Joseph voyageait sous le nom de comte von Falkenstein, que l’Archiduc pourrait reprendre pour signer son œuvre. Puis il fait allusion (avec un calembour) au décès de Baumeister, le secrétaire privé et bibliothécaire de l’Archiduc, qui a bâti sa maison pour l’éternité… [Dans la fin de la lettre, qui a disparu, Beethoven disait avoir rêvé à l’Archiduc, et annonçait que la Missa solemnis serait bientôt achevée…] « Ihro Kaiserliche Hoheit ! Wegen der weinlese war kein wagen hier zu haben, erst heute ist er mir auf Morgen zugesacht, daher es I.K.H. einleuchten wird, warum ich erst Morgen die Ehre (und das Vergnügen) haben kann, ihnen auf zuwarten, ich werde um halb 4 uhr Nachmittags precise bei I.K.H. sein, da ich schon weiß, daß dieses die beste und I.K.H. liebste Stunde ist – I.K.H. werden sich der Schrift erinnern, welche sie die Gnade hatten wegen Entfernung meines Neffen von hier dem Ertzherzog Ludwig Kaiserl. H. Zu übergeben, ich bitte I.K.H. innigst, sich selbe zurückstellen zu laßen, da ich ihrer sehr benöthigt bin, der Beilagen wegen, ja in große Verlegenheit gerathen könnte, wenn sich selbe nicht vorfänden, es ist ein neuen Angriff auf mich von dem feilen Wiener Magistrat auf mich geschehen in Verbindung der Mutter meines Neffen, so daß, obschon ich beinahe unter solchen unwürdigen Auspicien ermüdet bin, weiter für meinen Neffen zu hand
BEETHOVEN Ludwig van (1770-1827). L.A. (la fin manque), Mödling 15 octobre 1819, à l’Archiduc RODOLPHE ; 4 pages in-4 (manque la dernière page avec la signature et la date ; papier froissé, petites fentes aux plis, légères salissures à la dernière page) ; en allemand. Importante lettre à l’Archiduc Rodolphe, élève et mécène de Beethoven, au sujet des soucis de la tutelle de son neveu Karl, et d’une composition musicale de l’Archiduc. [Karl van Beethoven (1806-1858), fils unique de Kaspar, le frère de Ludwig, a été confié, au décès de Kaspar en 1815, à la tutelle de son oncle, qui refuse d’en partager la garde avec la mère ; d’où des relations orageuses de Beethoven avec sa belle-sœur, et une série de procès qui l’affecteront profondément, et dont il est ici question.] À cause des vendanges il a été impossible pour Beethoven de trouver une voiture à Mödling ; on lui en promet une pour le lendemain. Ce n’est donc que le lendemain qu’il pourra avoir l’honneur (et le plaisir) de se mettre à la disposition de Son Altesse Impériale. Il sera chez S.A.I. ponctuellement à trois heures et demie de l’après-midi, sachant que c’est l’heure que S.A.I. préfère. Il parle de la déclaration écrite, concernant l’éloignement de son neveu de Vienne, que l’Archiduc a eu l’amabilité de remettre à l’Archiduc Ludwig. Il prie très instamment S.A.I. de lui faire retourner ce document, parce qu’il en a besoin urgemment à cause des annexes. Il se trouverait vraiment dans une situation des plus fâcheuses s’il ne peut disposer de ces pièces. Une nouvelle attaque a été déclenchée contre lui de la part de ce vénal Magistrat de Vienne qui agit en collaboration avec la mère de son neveu ; ce qui fait que, tout en se sentant presque trop épuisé pour entreprendre encore de nouvelles démarches dans l’intérêt de son neveu sous des auspices si peu dignes, Beethoven doit néanmoins, pour son honneur, s’adresser à la Cour d’Appel. L’impudence, la vulgarité, l’ignorance et la perversité de ce Magistrat ont à présent atteint un tel degré que même S.A.I. est presque, pour ainsi dire, objet, elle aussi, de leur attaque. D’autre part toute cette cabale a tellement peu de sens qu’on ne sait si l’on doit en éprouver du désespoir ou en rire presque à mourir. Le résultat de toute cette malheureuse histoire sera que S.A.I. devra avoir la très grande gracieuseté de délivrer à Beethoven un certificat touchant deux points de la déclaration. Il redemande instamment qu’on lui fasse retourner le plus tôt possible la déclaration écrite… Puis Beethoven parle des Variations de l’Archiduc que l’éditeur Steiner a bien reçues, et rappelle que l’Empereur Joseph voyageait sous le nom de comte von Falkenstein, que l’Archiduc pourrait reprendre pour signer son œuvre. Puis il fait allusion (avec un calembour) au décès de Baumeister, le secrétaire privé et bibliothécaire de l’Archiduc, qui a bâti sa maison pour l’éternité… [Dans la fin de la lettre, qui a disparu, Beethoven disait avoir rêvé à l’Archiduc, et annonçait que la Missa solemnis serait bientôt achevée…] « Ihro Kaiserliche Hoheit ! Wegen der weinlese war kein wagen hier zu haben, erst heute ist er mir auf Morgen zugesacht, daher es I.K.H. einleuchten wird, warum ich erst Morgen die Ehre (und das Vergnügen) haben kann, ihnen auf zuwarten, ich werde um halb 4 uhr Nachmittags precise bei I.K.H. sein, da ich schon weiß, daß dieses die beste und I.K.H. liebste Stunde ist – I.K.H. werden sich der Schrift erinnern, welche sie die Gnade hatten wegen Entfernung meines Neffen von hier dem Ertzherzog Ludwig Kaiserl. H. Zu übergeben, ich bitte I.K.H. innigst, sich selbe zurückstellen zu laßen, da ich ihrer sehr benöthigt bin, der Beilagen wegen, ja in große Verlegenheit gerathen könnte, wenn sich selbe nicht vorfänden, es ist ein neuen Angriff auf mich von dem feilen Wiener Magistrat auf mich geschehen in Verbindung der Mutter meines Neffen, so daß, obschon ich beinahe unter solchen unwürdigen Auspicien ermüdet bin, weiter für meinen Neffen zu hand
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