Venus en marbre H: 95 cm L'attribution de ce marbre de Venus à Eggers a été suggérée puis confirmée par le Dr. Frits Scholtenm conservateur en chef du département sculpture au Rijksmuseum à Amsterdam. Il est également l'auteur de plusieurs articles sur Eggers. Sa silhouette, ses formes généreuses et le visage peu idéalisé montre une statuaire typiquement nordique. Sa pose classique démontre une connaissance de l'Antique et de la Renaissance italienne. Ce syncrétisme se retrouve dans la production artistique des Pays-Bas du Sud au XVIIème siècle. Sous l'impulsion de Rubens, se développe un art nourri de l'expérience de la peinture et de la sculpture italienne et de l'exemple de la statuaire antique. Eggers collabore avec l'un des plus grands sculpteurs de son temps, Artus I Quellinus (Anvers 1609 -1668) notamment pour les sculptures d'Hôtel de ville d'Amsterdam dont il reçoit commande en 1650. Il développe, à Anvers puis à Amsterdam, un classicisme très proche de celui de son maître, François Duquesnoy, lors de son séjour à Rome entre 1634 à 1639. En 1667, Eggers réalise le tombeau de l'amiral Jacob van Wassenaer Obdam pour la Grote Kerke (Saint Jacobs) de la Haye. Le catafalque est orné des quatre Vertus Cardinales, à rapprocher de notre Vénus, notamment celle représentant le Courage. Les proportions, le traitement du détail anatomique comme le sein pointu ainsi que les visages sont très proches: les joues pleines, la petite bouche, le profil classique, le traitement des cheveux, dont les mèches plus suggérées que détaillées. Une mèche retombant sur l'épaule droite des deux statues, tout comme les grands yeux légèrement tombants, sans pupille et ourlés de paupières très marquées, sont des points communs qui tendent à démontrer que la Force et la Vénus sont issues de la même main, en l'occurrence celle de Bartholomeus Eggers La seule trace d'une Vénus dans la carrière encore trop peu connue du sculpteur réside dans un modèle en terre cuite mentionné dans un inventaire publié par Abraham Bredius en 1916. Elle n'est alors pas la seule statue d'inspiration antique présente dans l'atelier de l'artiste. On y trouve aussi un Mercure et l'on sait qu'Eggers sculpta des bustes d'empereurs et d'impératrices ainsi qu'une Minerve pour le Grand-électeur de Brandebourg, Frédéric-Guillaume. La Vénus de marbre a-t-elle été créée dans cet environnement, comme peut le laisser suggérer la provenance allemande de la statue? Quoi qu'il en soit, la Vénus, sculptée pour être placée dans une niche, comme l'indique l'arrière peu élaboré de la statue, présente une grande qualité d'exécution: on remarquera en particulier le rendu subtil de la mollesse des chaires, le traitement différencié des surfaces (la peau polie et brillante, le drapé mat), le soin apporté aux détails (ongles, mains). Malgré notre ignorance actuelle sur la destination première de l'oeuvre, cette qualité est assez élevée pour militer en faveur d'une origine prestigieuse et d'un commanditaire de haut rang. Bartholomeus Eggers est un des sculpteurs hollandais les plus importants de la seconde moitié du XVIIème siècle. Né à Amsterdam, il est l'élève de Pieter Verbrugeen à Anvers, collabore avec Artus I Quellinus. Travaille pour Johan Maurits van Nassau à La Haye (1665). Il compte parmi les artistes sous le mécénat du Grand Electeur de Brandebourg, Frederic Wilham. Parmi ses dernières commandes se trouvent une série de bustes d'empereurs (1674) et d'impératrices (1682) pour le palais de Oranienburg, ainsi que des sculptures pour les jardins et une série de statues représentant les électeurs de Brandebourg destinées à l'Albastersaal du Palais de Berlin. Bibliographie: - Abraham Bredius, Künstler-Inventare. Urkunden zur Geschichte der Holländischen Kunst des XVIten, XVIIten und XVIIIten Jahrhunderts, (Quellenstudien zur Holländischen Kunstgeschichte, VI), II, Den Haag, 1916, p. 717-728. - Willy Halsema-Kubes, «Bartholomeus Eggers'keiser- en keizerinnenbusten voor keurvorst Friedrich Wilhe
Venus en marbre H: 95 cm L'attribution de ce marbre de Venus à Eggers a été suggérée puis confirmée par le Dr. Frits Scholtenm conservateur en chef du département sculpture au Rijksmuseum à Amsterdam. Il est également l'auteur de plusieurs articles sur Eggers. Sa silhouette, ses formes généreuses et le visage peu idéalisé montre une statuaire typiquement nordique. Sa pose classique démontre une connaissance de l'Antique et de la Renaissance italienne. Ce syncrétisme se retrouve dans la production artistique des Pays-Bas du Sud au XVIIème siècle. Sous l'impulsion de Rubens, se développe un art nourri de l'expérience de la peinture et de la sculpture italienne et de l'exemple de la statuaire antique. Eggers collabore avec l'un des plus grands sculpteurs de son temps, Artus I Quellinus (Anvers 1609 -1668) notamment pour les sculptures d'Hôtel de ville d'Amsterdam dont il reçoit commande en 1650. Il développe, à Anvers puis à Amsterdam, un classicisme très proche de celui de son maître, François Duquesnoy, lors de son séjour à Rome entre 1634 à 1639. En 1667, Eggers réalise le tombeau de l'amiral Jacob van Wassenaer Obdam pour la Grote Kerke (Saint Jacobs) de la Haye. Le catafalque est orné des quatre Vertus Cardinales, à rapprocher de notre Vénus, notamment celle représentant le Courage. Les proportions, le traitement du détail anatomique comme le sein pointu ainsi que les visages sont très proches: les joues pleines, la petite bouche, le profil classique, le traitement des cheveux, dont les mèches plus suggérées que détaillées. Une mèche retombant sur l'épaule droite des deux statues, tout comme les grands yeux légèrement tombants, sans pupille et ourlés de paupières très marquées, sont des points communs qui tendent à démontrer que la Force et la Vénus sont issues de la même main, en l'occurrence celle de Bartholomeus Eggers La seule trace d'une Vénus dans la carrière encore trop peu connue du sculpteur réside dans un modèle en terre cuite mentionné dans un inventaire publié par Abraham Bredius en 1916. Elle n'est alors pas la seule statue d'inspiration antique présente dans l'atelier de l'artiste. On y trouve aussi un Mercure et l'on sait qu'Eggers sculpta des bustes d'empereurs et d'impératrices ainsi qu'une Minerve pour le Grand-électeur de Brandebourg, Frédéric-Guillaume. La Vénus de marbre a-t-elle été créée dans cet environnement, comme peut le laisser suggérer la provenance allemande de la statue? Quoi qu'il en soit, la Vénus, sculptée pour être placée dans une niche, comme l'indique l'arrière peu élaboré de la statue, présente une grande qualité d'exécution: on remarquera en particulier le rendu subtil de la mollesse des chaires, le traitement différencié des surfaces (la peau polie et brillante, le drapé mat), le soin apporté aux détails (ongles, mains). Malgré notre ignorance actuelle sur la destination première de l'oeuvre, cette qualité est assez élevée pour militer en faveur d'une origine prestigieuse et d'un commanditaire de haut rang. Bartholomeus Eggers est un des sculpteurs hollandais les plus importants de la seconde moitié du XVIIème siècle. Né à Amsterdam, il est l'élève de Pieter Verbrugeen à Anvers, collabore avec Artus I Quellinus. Travaille pour Johan Maurits van Nassau à La Haye (1665). Il compte parmi les artistes sous le mécénat du Grand Electeur de Brandebourg, Frederic Wilham. Parmi ses dernières commandes se trouvent une série de bustes d'empereurs (1674) et d'impératrices (1682) pour le palais de Oranienburg, ainsi que des sculptures pour les jardins et une série de statues représentant les électeurs de Brandebourg destinées à l'Albastersaal du Palais de Berlin. Bibliographie: - Abraham Bredius, Künstler-Inventare. Urkunden zur Geschichte der Holländischen Kunst des XVIten, XVIIten und XVIIIten Jahrhunderts, (Quellenstudien zur Holländischen Kunstgeschichte, VI), II, Den Haag, 1916, p. 717-728. - Willy Halsema-Kubes, «Bartholomeus Eggers'keiser- en keizerinnenbusten voor keurvorst Friedrich Wilhe
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