AUGUSTIN (Saint). Les Confessions, traduites en françois par Monsieur Arnauld d'Andilly. Paris, Veuve Camusat et P. Le Petit, 1651. In-12, veau brun, triple filet, dédicace en lettres dorées disposée en quatre tercets au haut et bas d'un médaillon central ornementé aux petits fers au chiffre couronné ALMR, chiffres divers dans les angles et milieux, tranches marbrées, traces de fermoirs (Reliure de l'époque). Troisième édition de la traduction par Arnauld d'Andilly, ornée d'un frontispice au portrait de Saint Augustin, d'après Philippe de Champaigne. ATTACHANTE RELIURE, OFFRANDE AU ROI DE FRANCE PAR PLUSIEURS PERSONNAGES, DONT LES CHIFFRES SONT DISSÉMINÉS SUR LES PLATS DE LA RELIURE. ELLE PORTE, FRAPPÉ EN LETTRES DORÉES SUR LES PLATS, CE SERMENT D'ALLÉGEANCE EN VERS : Grand Roi qui tient notre franchise puisque la sainte providence sous son aimable loi soumise d'une amoureuse obéissance d'où procède notre bonheur par un lien suave et doux régissez nous sans autres armes nous a unie sans artifice que celles qui partent des charmes nous croyons d'avoir par justice de votre puissante douceur poser seci à vos genoux. Frappés dans les angles et les milieux, les chiffres désignent très vraisemblablement les signataires de ce douzain. Membres d'un patronage, administration, communauté civile ou religieuse, ils font ici acte de soumission et de fidélité envers leur souverain. Il pourrait s'agir, au lendemain du traité de Westphalie et des transferts territoriaux qui s'ensuivirent, d'une promesse d'obéissance entre une communauté d'une ville frontalière de l'Empire et le royaume de France, par exemple Metz, Toul ou Verdun, sur lesquels la souveraineté de la France fut confirmée. La rusticité de la reliure tout à la fois fruste et ambitieuse, l'usage qui y est fait de fers surannés dans un décor démodé (le médaillon central est caractéristique des reliures du temps de Louis XIII), le franchise sans atours de la dédicace qui recouvre les plats, en bref le souci de plaire avec peu de moyens, désigneraient plutôt une petite communauté religieuse peu habituée à la fréquentation des Grands. L'on pourrait imaginer une abbaye ou un carmel, ce qui expliquerait la présence de la lettre S, pour Soeur, dans chacun des 12 monogrammes frappés sur les plats. Le choix des Confessions de Saint Augustin pour offrande au Roi Très-Chrestien Louis XIV peut dès lors s'expliquer comme une tentative de conciliation entre deux communautés religieuses que la guerre a aliénées l'une de l'autre, texte neutre d'un auteur apprécié par les deux pensées. Il est néanmoins curieux qu'ait été adoptée cette édition-ci, dans la traduction d'Arnaud d'Andilly, et illustrée par Philippe de Champaigne, deux personnalités renommées du mouvement janséniste, dix ans après la condamnation de l'Augustinus. Charnière du premier plat et coiffes restaurées.
AUGUSTIN (Saint). Les Confessions, traduites en françois par Monsieur Arnauld d'Andilly. Paris, Veuve Camusat et P. Le Petit, 1651. In-12, veau brun, triple filet, dédicace en lettres dorées disposée en quatre tercets au haut et bas d'un médaillon central ornementé aux petits fers au chiffre couronné ALMR, chiffres divers dans les angles et milieux, tranches marbrées, traces de fermoirs (Reliure de l'époque). Troisième édition de la traduction par Arnauld d'Andilly, ornée d'un frontispice au portrait de Saint Augustin, d'après Philippe de Champaigne. ATTACHANTE RELIURE, OFFRANDE AU ROI DE FRANCE PAR PLUSIEURS PERSONNAGES, DONT LES CHIFFRES SONT DISSÉMINÉS SUR LES PLATS DE LA RELIURE. ELLE PORTE, FRAPPÉ EN LETTRES DORÉES SUR LES PLATS, CE SERMENT D'ALLÉGEANCE EN VERS : Grand Roi qui tient notre franchise puisque la sainte providence sous son aimable loi soumise d'une amoureuse obéissance d'où procède notre bonheur par un lien suave et doux régissez nous sans autres armes nous a unie sans artifice que celles qui partent des charmes nous croyons d'avoir par justice de votre puissante douceur poser seci à vos genoux. Frappés dans les angles et les milieux, les chiffres désignent très vraisemblablement les signataires de ce douzain. Membres d'un patronage, administration, communauté civile ou religieuse, ils font ici acte de soumission et de fidélité envers leur souverain. Il pourrait s'agir, au lendemain du traité de Westphalie et des transferts territoriaux qui s'ensuivirent, d'une promesse d'obéissance entre une communauté d'une ville frontalière de l'Empire et le royaume de France, par exemple Metz, Toul ou Verdun, sur lesquels la souveraineté de la France fut confirmée. La rusticité de la reliure tout à la fois fruste et ambitieuse, l'usage qui y est fait de fers surannés dans un décor démodé (le médaillon central est caractéristique des reliures du temps de Louis XIII), le franchise sans atours de la dédicace qui recouvre les plats, en bref le souci de plaire avec peu de moyens, désigneraient plutôt une petite communauté religieuse peu habituée à la fréquentation des Grands. L'on pourrait imaginer une abbaye ou un carmel, ce qui expliquerait la présence de la lettre S, pour Soeur, dans chacun des 12 monogrammes frappés sur les plats. Le choix des Confessions de Saint Augustin pour offrande au Roi Très-Chrestien Louis XIV peut dès lors s'expliquer comme une tentative de conciliation entre deux communautés religieuses que la guerre a aliénées l'une de l'autre, texte neutre d'un auteur apprécié par les deux pensées. Il est néanmoins curieux qu'ait été adoptée cette édition-ci, dans la traduction d'Arnaud d'Andilly, et illustrée par Philippe de Champaigne, deux personnalités renommées du mouvement janséniste, dix ans après la condamnation de l'Augustinus. Charnière du premier plat et coiffes restaurées.
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