Antoine-Jean GROS dit le baron GROS (Paris, 1771 - 1835), atelier de Charge de cavalerie exécutée par le général Murat lors de la Bataille d’Aboukir le 25 juillet 1799 (La Bataille d’Aboukir) Huile sur toile Au revers, sur la toile, cachet d’Ange Ottoz, fournisseur parisien installé en 1825 Sur le châssis, une étiquette à l’encre brune : Monsieur Fontaine [illisible] Versailles 88 x 141 cm Provenance: Collection Fontaine, Versailles (d’après l’étiquette au revers) C’est au début de l’année 1805 que Joachim Murat, alors duc de Berg, commanda à Antoine- Jean Gros une immense toile destinée à la galerie du palais de Düsseldorf et célébrant le plus grand fait d’armes du général : sa percée imprévue et spectaculaire à Aboukir qui apporta la victoire aux Français et la capture de Mustapha Pacha dans un combat singulier. Il subsiste des études préparatoires conservées à Besançon et à Valenciennes, ainsi qu’une grande esquisse de l’ensemble de la composition à Detroit. Le tableau achevé est présenté au Salon de 1806 accompagné d’une notice très détaillée rédigée par le peintre lui-même (no 241). L’accueil critique est controversé, tellement la peinture est spectaculaire et violente, mais tous s’accordent à dire que ce tableau où « tout s’agite », est « remarquable par la force des expressions ». En dépit de toutes ses justifications historiques, Gros conçoit son oeuvre comme une allégorie de la victoire. Murat, imperturbable, occupe le centre de la composition emplie de personnages plus grands que nature. On reconnaît, à gauche, le colonel Duvivier atteint d’une balle et le colonel Beaumont, aide-de-camp du général, en train de sabrer un ennemi qui emportait la tête de l’adjudant général Leturcq tombé quelques heures plus tôt. À droite, on découvre le Pacha blessé dont le cheval est renversé et son fils qui présente le sabre de son père au vainqueur : « Rien dans le récit qu’on a fait de la bataille d’Aboukir n’en a pu fournir l’idée à l’Artiste, il ne la doit qu’à lui-même, note un critique, admiratif » (Annales du musée et de l’école moderne des Beaux-Arts, vol. XIII , 1807, p. 11). On cherche en vain les autres généraux français, comme Desaix et Lannes, ainsi que Bonaparte. La toile est inventoriée par l’administrateur Beugnot à Düsseldorf en été 1808 parmi les pièces les plus importantes à renvoyer à Paris, Murat ayant abandonné le duché de Juliers- Berg pour la couronne de Naples. Dès 1808, le tableau est mentionné au Palais-Royal de Naples. Peu après la chute de Murat en 1815, il est enlevé de la galerie royale, retiré de son cadre, roulé et relégué dans les combles. Beyle, dans ses Promenades dans Rome, raconte qu’en 1824 il alla voir La Bataille d’Aboukir étendue par terre. Gros, mis au courant de cette situation, racheta son oeuvre à la succession du roi de Naples en 1825, conjointement avec Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup, fils du célèbre chimiste, et pour la somme de 15 000 francs. Après l’avoir retouchée, il la revend, le 26 septembre 1833 au Musée du Luxembourg pour 25 000 francs. En 1835, le tableau est placé dans la Salle du Sacre de Versailles (inv. MV 2276). Notre peinture est une reprise très exacte de La Bataille d’Aboukir réalisée sans doute entre 1825 et 1833 dans l’atelier même de Gros et vraisemblablement sous sa direction. Le cachet du fournisseur Ange Ottoz, élève de Belot, installé au 2 rue de la Michodière en 1825, confirme cette datation. Par ailleurs, les dimensions de notre toile sont très exactement ceux de l’esquisse préparatoire conservée à l’Institute of Arts de Detroit. La précision des détails et la ressemblance des portraits sont remarquables, le dessin sous-jacent au fusain tracé d’une main sûre et la palette d’une étonnante fraîcheur rend compte du coloris autrefois « brillant, riche et varié » de l’original.
Antoine-Jean GROS dit le baron GROS (Paris, 1771 - 1835), atelier de Charge de cavalerie exécutée par le général Murat lors de la Bataille d’Aboukir le 25 juillet 1799 (La Bataille d’Aboukir) Huile sur toile Au revers, sur la toile, cachet d’Ange Ottoz, fournisseur parisien installé en 1825 Sur le châssis, une étiquette à l’encre brune : Monsieur Fontaine [illisible] Versailles 88 x 141 cm Provenance: Collection Fontaine, Versailles (d’après l’étiquette au revers) C’est au début de l’année 1805 que Joachim Murat, alors duc de Berg, commanda à Antoine- Jean Gros une immense toile destinée à la galerie du palais de Düsseldorf et célébrant le plus grand fait d’armes du général : sa percée imprévue et spectaculaire à Aboukir qui apporta la victoire aux Français et la capture de Mustapha Pacha dans un combat singulier. Il subsiste des études préparatoires conservées à Besançon et à Valenciennes, ainsi qu’une grande esquisse de l’ensemble de la composition à Detroit. Le tableau achevé est présenté au Salon de 1806 accompagné d’une notice très détaillée rédigée par le peintre lui-même (no 241). L’accueil critique est controversé, tellement la peinture est spectaculaire et violente, mais tous s’accordent à dire que ce tableau où « tout s’agite », est « remarquable par la force des expressions ». En dépit de toutes ses justifications historiques, Gros conçoit son oeuvre comme une allégorie de la victoire. Murat, imperturbable, occupe le centre de la composition emplie de personnages plus grands que nature. On reconnaît, à gauche, le colonel Duvivier atteint d’une balle et le colonel Beaumont, aide-de-camp du général, en train de sabrer un ennemi qui emportait la tête de l’adjudant général Leturcq tombé quelques heures plus tôt. À droite, on découvre le Pacha blessé dont le cheval est renversé et son fils qui présente le sabre de son père au vainqueur : « Rien dans le récit qu’on a fait de la bataille d’Aboukir n’en a pu fournir l’idée à l’Artiste, il ne la doit qu’à lui-même, note un critique, admiratif » (Annales du musée et de l’école moderne des Beaux-Arts, vol. XIII , 1807, p. 11). On cherche en vain les autres généraux français, comme Desaix et Lannes, ainsi que Bonaparte. La toile est inventoriée par l’administrateur Beugnot à Düsseldorf en été 1808 parmi les pièces les plus importantes à renvoyer à Paris, Murat ayant abandonné le duché de Juliers- Berg pour la couronne de Naples. Dès 1808, le tableau est mentionné au Palais-Royal de Naples. Peu après la chute de Murat en 1815, il est enlevé de la galerie royale, retiré de son cadre, roulé et relégué dans les combles. Beyle, dans ses Promenades dans Rome, raconte qu’en 1824 il alla voir La Bataille d’Aboukir étendue par terre. Gros, mis au courant de cette situation, racheta son oeuvre à la succession du roi de Naples en 1825, conjointement avec Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup, fils du célèbre chimiste, et pour la somme de 15 000 francs. Après l’avoir retouchée, il la revend, le 26 septembre 1833 au Musée du Luxembourg pour 25 000 francs. En 1835, le tableau est placé dans la Salle du Sacre de Versailles (inv. MV 2276). Notre peinture est une reprise très exacte de La Bataille d’Aboukir réalisée sans doute entre 1825 et 1833 dans l’atelier même de Gros et vraisemblablement sous sa direction. Le cachet du fournisseur Ange Ottoz, élève de Belot, installé au 2 rue de la Michodière en 1825, confirme cette datation. Par ailleurs, les dimensions de notre toile sont très exactement ceux de l’esquisse préparatoire conservée à l’Institute of Arts de Detroit. La précision des détails et la ressemblance des portraits sont remarquables, le dessin sous-jacent au fusain tracé d’une main sûre et la palette d’une étonnante fraîcheur rend compte du coloris autrefois « brillant, riche et varié » de l’original.
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