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Auction archive: Lot number 354

Antoine de SAINT-EXUPERY [Hep ! sergent ! Pourquoi es-tu parti

Estimate
€25,000 - €30,000
ca. US$34,531 - US$41,437
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 354

Antoine de SAINT-EXUPERY [Hep ! sergent ! Pourquoi es-tu parti

Estimate
€25,000 - €30,000
ca. US$34,531 - US$41,437
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Antoine de SAINT-EXUPERY [Hep ! sergent ! Pourquoi es-tu parti ?] Manuscrit autographe. Sans date. 11 pages in-4 à l'encre noire sur 11 feuillets de papier vélin saumon. Très beau texte écrit pendant la guerre d'Espagne sur le sens de l'engagement, abondamment corrigé, avec d'importantes variantes et de longs passages inédits. Ce manuscrit est une première version, assez éloignée du texte définitif, d'un article publié dans Paris-Soir, le 3 juillet 1937 sous le titre Hep sergent ! Pourquoi es-tu parti ? Antoine de Saint-Exupéry avait été envoyé par le journal à Madrid en pleine guerre civile, peu avant que la ville ne tombe aux mains des franquistes. Autant qu'un reportage proprement dit, ce très beau texte constitue une réflexion presque métaphysique sur le sens de la mort et du sacrifice. Il sera d'ailleurs repris en grande partie dans la conclusion de Terre des hommes. Dans l'article publié, le texte est précédé d'un passage qui ne figure pas ici, le manuscrit se concentrant uniquement sur le personnage du sergent R. et du dialogue entre lui et l'auteur. En ce sens, le manuscrit forme bien un ensemble autonome et complet. " Je regarde surtout le sergent R..., celui qui devait sortir le premier et s'en fut dormir avant l'attaque. J'ai assisté à son réveil qui fut celui d'un condamné à mort. Le sergent R. savait qu'il déboucherait le premier face à un nid de mitrailleuses et commencerait dans le clair de lune ce ballet de quinze pas dont on meurt. " Antoine de Saint-Exupéry décrit la façon dont le sergent est tiré du sommeil, non sans avoir fait " un effort pour rentrer dans ses songes heureux, pour refuser notre univers de dynamite, de fatigue et de nuit glacée ". Il ignore que l'attaque vient d'être décommandée et reçoit à cette nouvelle le " don de la vie ". " Comment reçoit-on le don de la vie ? Je vais le dire. On reste assis, on tire son tabac de sa poche et l'on hoche lentement la tête puis on prononce : "J'aime autant ça..." " L'auteur brûle de lui poser cette question fondamentale et informulable : " Sergent, pourquoi acceptes-tu de mourir ? " Alors il lui demande simplement : " Au fond, pourquoi es-tu parti ? " Le texte publié offre un simple résumé de la réponse du sergent, tandis que le présent manuscrit livre le dialogue complet, demeuré inédit. Le sergent a obéi à une sorte d'appel dont il est incapable de rendre compte. Et Antoine de Saint-Exupéry développe une longue et belle comparaison avec les migrations des canards sauvages : " Ainsi te sens-tu pris dans cette migration intérieure dont nul ne t'a jamais parlé. Prêt pour des noces dont tu ignores tout, mais auxquelles il faut bien que tu répondes. "On y va ? On y va." Et tu y es allé. " " Il faut vivre longtemps pour devenir un homme. On tresse lentement le réseau des amitiés et des tendresses. On apprend lentement. On forme lentement le miel de son œuvre et si l'on meurt trop tôt on est comme frustré de sa provision. Il faut vivre longtemps pour s'accomplir. " La fin du texte diffère profondément du texte publié : " Il atteint ce point où tous les amours n'ont plus qu'une commune mesure. Et s'il n'était pas heureux, il gagne l'amour. Ce jour où on regagne toutes les femmes et tous les hommes. "

Auction archive: Lot number 354
Auction:
Datum:
16 Apr 2014
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Antoine de SAINT-EXUPERY [Hep ! sergent ! Pourquoi es-tu parti ?] Manuscrit autographe. Sans date. 11 pages in-4 à l'encre noire sur 11 feuillets de papier vélin saumon. Très beau texte écrit pendant la guerre d'Espagne sur le sens de l'engagement, abondamment corrigé, avec d'importantes variantes et de longs passages inédits. Ce manuscrit est une première version, assez éloignée du texte définitif, d'un article publié dans Paris-Soir, le 3 juillet 1937 sous le titre Hep sergent ! Pourquoi es-tu parti ? Antoine de Saint-Exupéry avait été envoyé par le journal à Madrid en pleine guerre civile, peu avant que la ville ne tombe aux mains des franquistes. Autant qu'un reportage proprement dit, ce très beau texte constitue une réflexion presque métaphysique sur le sens de la mort et du sacrifice. Il sera d'ailleurs repris en grande partie dans la conclusion de Terre des hommes. Dans l'article publié, le texte est précédé d'un passage qui ne figure pas ici, le manuscrit se concentrant uniquement sur le personnage du sergent R. et du dialogue entre lui et l'auteur. En ce sens, le manuscrit forme bien un ensemble autonome et complet. " Je regarde surtout le sergent R..., celui qui devait sortir le premier et s'en fut dormir avant l'attaque. J'ai assisté à son réveil qui fut celui d'un condamné à mort. Le sergent R. savait qu'il déboucherait le premier face à un nid de mitrailleuses et commencerait dans le clair de lune ce ballet de quinze pas dont on meurt. " Antoine de Saint-Exupéry décrit la façon dont le sergent est tiré du sommeil, non sans avoir fait " un effort pour rentrer dans ses songes heureux, pour refuser notre univers de dynamite, de fatigue et de nuit glacée ". Il ignore que l'attaque vient d'être décommandée et reçoit à cette nouvelle le " don de la vie ". " Comment reçoit-on le don de la vie ? Je vais le dire. On reste assis, on tire son tabac de sa poche et l'on hoche lentement la tête puis on prononce : "J'aime autant ça..." " L'auteur brûle de lui poser cette question fondamentale et informulable : " Sergent, pourquoi acceptes-tu de mourir ? " Alors il lui demande simplement : " Au fond, pourquoi es-tu parti ? " Le texte publié offre un simple résumé de la réponse du sergent, tandis que le présent manuscrit livre le dialogue complet, demeuré inédit. Le sergent a obéi à une sorte d'appel dont il est incapable de rendre compte. Et Antoine de Saint-Exupéry développe une longue et belle comparaison avec les migrations des canards sauvages : " Ainsi te sens-tu pris dans cette migration intérieure dont nul ne t'a jamais parlé. Prêt pour des noces dont tu ignores tout, mais auxquelles il faut bien que tu répondes. "On y va ? On y va." Et tu y es allé. " " Il faut vivre longtemps pour devenir un homme. On tresse lentement le réseau des amitiés et des tendresses. On apprend lentement. On forme lentement le miel de son œuvre et si l'on meurt trop tôt on est comme frustré de sa provision. Il faut vivre longtemps pour s'accomplir. " La fin du texte diffère profondément du texte publié : " Il atteint ce point où tous les amours n'ont plus qu'une commune mesure. Et s'il n'était pas heureux, il gagne l'amour. Ce jour où on regagne toutes les femmes et tous les hommes. "

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Auction:
Datum:
16 Apr 2014
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7, rond-point des Champs-Élysées
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