Beschreibung:

Anonyme XVIIIe Vue prospective de la fête composée, et donnée par Mrs les Pensionnaires de l’Académie Royale à Rome en réjouissance du rétablissement de la Santé du Roi l’An 1744… Eau-forte (sous le pseudonyme Hiden ou Hidem). 367 x 268. Coll. Hennin (BnF) 8478. Très belle épreuve sur vergé filigrané (fleur de lys dans un double cercle). Pli de séchage vertical médian normal. Infime trou visible par transparence. Minuscules rousseurs. Marges étroites. De toute rareté. Cette gravure est sans doute le fruit d’un travail à plusieurs mains de divers pensionnaires de l’Académie, parmi les douze qu’elle comptait. Elle représente la déesse de la santé, Hygie, et le dieu de la médecine, Esculape, « rendant aux vives prières de la France » le roi guéri d’une grave maladie. Rare témoignage des gravures de circonstance et des fêtes données par les pensionnaires de l’Académie Royale à Rome, au Palais Mancini, ce sujet évoque la maladie du roi Louis XV qui inquiéta terriblement le royaume à l’été 1744 : du 4 au 28 août 1744, Louis XV se trouvait à Metz. Il y tomba gravement malade dans la nuit du 7 au 8, sans doute en raison d’une insolation. On craignit pour sa vie et toute la cour s’en alarma. Le roi dut faire acte de contrition en se séparant de sa maîtresse, la duchesse de Châteauroux, qui, depuis juin, l’accompagnait dans ses périples de la Guerre de Succession d’Autriche. Cependant la santé du roi s’améliora rapidement, sans doute grâce à un remède (une sorte d’élixir) que lui fit ingurgiter Alexandre de Montcharvaux, un chirurgien major messin. Le 25 août, on célébra sa guérison à Saint-Arnoul, puis dans l’église des Jésuites. De nombreuses festivités eurent lieu en l’honneur de la guérison du roi – jusqu’à l’Académie Royale de Rome. Dans une lettre au directeur de l’Académie, J.-F. de Troy, le 4 novembre 1744, le surintendant Orry écrit : « J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite, Monsieur, le 7 du mois dernier, par laquelle vous me faites part des réjouissances qui ont été faites à l’Académie à l’occasion du rétablissement de la santé du Roy et de la fête qui a été donnée par les pensionnaires et dont vous m’avez envoyé une estampe. Je ne puis trop approuver leur zèle et je veux bien entrer dans une partie de la dépense qu’ils ont faite à cette occasion, afin de les indemniser… » (A. de Montaiglon et J. Guiffrey, Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome avec les surintendants des Bâtiments, tome X, lettre 4508.)